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HISTOIRES D'ABEILLES
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31 mars 2013

LES ABEILLES SAUVAGES, REINES DE LA POLLINISATION

Les abeilles sauvages, reines de la pollinisation

L’abeille domestique est certes utile pour la pollinisation des cultures, mais ses cousines sauvages le sont encore plus. C’est la conclusion sans appel d’une étude menée sur les cinq continents dont les résultats sont parus le 1er mars.

Des 20 000 espèces d’abeilles répertoriées dans le monde (dont 1000 en France), l’une, l’abeille domestique Apis mellifera, bénéficiait jusqu’à présent d’une aura particulière : « On considérait qu’il s’agissait de l’insecte pollinisateur globalement le plus efficace pour les plantes cultivées, explique Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l’INRA d’Avignon. Et donc, qu’elle seule jouait un rôle essentiel dans le rendement de la plupart des cultures. »

Il va falloir réviser cette opinion : une étude internationale, qualifiée de majeure par Bernard Vaissière, prouve à l’échelle de la planète que les abeilles sauvages et quelques autres insectes sont des pollinisateurs plus efficaces que l’abeille domestique.

Depuis 2006, quelques travaux avaient commencé à remettre en cause la suprématie d’Apis mellifera. L’un d’eux, mené dans le Nord de la Californie, montrait par exemple que la production de semence de tournesol doublait là où des abeilles sauvages étaient présentes en plus des abeilles domestiques. « Ces exemples individuels étaient intéressants, souligne Bernard Vaissière, mais on ignorait si ces résultats avaient vraiment une portée générale. »

Lucas Garibaldi, de l’université de Rio Negro, en Argentine, Alexandra Klein, de l’université de Lüneburg, en Allemagne, et leurs collaborateurs du monde entier, ont levé le doute en étudiant 41 systèmes de cultures dans 600 champs répartis sur les cinq continents.

Les espèces choisies incluaient café, coton, concombre, amande, pastèque, sarrasin ou encore kiwi, et les pratiques culturales employées allaient de la monoculture intensive à l’agriculture traditionnelle. Dans chaque champ, les biologistes ont évalué la diversité des pollinisateurs et le nombre de visites qu’ils rendaient aux fleurs. En parallèle, ils ont mesuré la quantité de pollen déposé par fleur pour 14 des systèmes de culture, et quantifié la fructification pour 32. Enfin, ils ont effectué une analyse statistique de l’énorme batterie de données obtenues.

Résultat : plus les pollinisateurs sauvages (essentiellement des abeilles) visitent une fleur, plus la fructification augmente, et cela quel que soit le système de culture. Alors qu’avec les abeilles domestiques, l’augmentation des visites n’entraîne une meilleure fructification que dans 14% des systèmes. De plus, l’augmentation de fructification induite par les abeilles sauvages est deux fois plus élevée que celle induite par leur cousine domestique. « Enfin et surtout, souligne Bernard Vaissière, les résultats montrent que le maximum de fructification n’est atteint que si les fleurs sont visitées à de nombreuses reprises à la fois par des abeilles domestiques et par des abeilles sauvages. »

Sur le plan agro-environnemental, la leçon à tirer de ces résultats est claire. Pour préserver le rendement des cultures, on ne saurait se contenter d’enrayer le déclin des abeilles domestiques : il faut aussi enrayer celui, moins médiatisé mais tout aussi réel, des pollinisateurs sauvages.

www.larecherche.fr 05/03/2013

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Commentaires
H
Merci Jean-Jacques pour cet article intéressant.<br /> <br /> J'ai toujours trouvé qu'on ne se préoccupait pas assez des abeilles sauvages qui sont la vraie clé de la sauvegarde de la biodiversité.<br /> <br /> C'est en s'intéressant à elles qu'on sera aussi le plus efficace pour notre abeille mellifère.<br /> <br /> Bien apicalement,<br /> <br /> Henri
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